Indwelling urinary catheter in a male

Sondage vésical

Près d’un patient hospitalisé sur dix se verra poser une sonde urinaire. Destiné généralement à vidanger la vessie lorsque celle-ci ne se vide plus de façon naturelle, cet acte a de multiples indications.
PratiquĂ© depuis l’AntiquitĂ©, le sondage vĂ©sical revĂªt aujourd’hui diffĂ©rentes formes avec le système Ă  demeure, le sondage Ă©vacuateur et mĂªme l’auto-sondage
.

A savoir sur la pose d’une sonde vĂ©sicale

La vidange de la vessie se fait par l’introduction d’une sonde stĂ©rile dans l’urètre via le mĂ©at urinaire.
Cet acte relève du rôle prescrit de l’infirmier (Art. R4311-7 du CSP). Seul le premier sondage chez l’homme en rétention urinaire doit se faire exclusivement par un médecin (Art. R4311-10 du CSP).

Le problème de vidange peut résulter :
• d’un obstacle sous-vĂ©sical (le plus souvent)
• d’une altĂ©ration de la commande neurologique
• plus rarement d’un dĂ©faut de contraction vĂ©sicale

En plus du drainage, la pose d’une sonde peut se faire aussi pour prĂ©lever, instiller ou laver. 

Il est Ă©galement essentiel de connaitre les contre-indications au sondage vĂ©sical qui sont la stĂ©nose urĂ©trale, le traumatisme de l’urètre, notamment en cas de polytraumatisme (fracture du bassin) et la prostatite aiguĂ«.

Il existe plusieurs types de sondages :
• Sondage Ă  demeure : Vidange continue de la vessie, destinĂ© Ă  rester en place.
• Sondage Ă©vacuateur : Vidange unique de la vessie, ne reste pas en place.
• Sondage itĂ©ratif : Identique au sondage Ă©vacuateur, il est rĂ©pĂ©tĂ© plusieurs fois dans la journĂ©e.
• Auto-sondage : Sondage vĂ©sical rĂ©alisĂ© par le patient lui-mĂªme, dans le cadre du sondage itĂ©ratif.

sonde vesicale

Choix des dispositifs médicaux

Ce geste nĂ©cessite de bien connaitre le matĂ©riel qui sera diffĂ©rent selon le patient et l’indication. 

La sonde peut avoir :
• 1 voie : Sans ballonnet, ne reste pas Ă  demeure. Pour l’élimination des urines seulement, indiquĂ©e pour le sondage Ă©vacuateur, elle peut Ăªtre droite ou bĂ©quillĂ©e. Elle est Ă©galement utilisĂ©e lors d’instillation vĂ©sicale (chimiothĂ©rapie).
• 2 voies : Une pour l’élimination des urines et l’autre pour gonfler le ballonnet qui le maintient en place. Sonde de Foley®en latex pour les sondages de courte durĂ©e (<8jours), ou en silicone pour les sondages de plus longue durĂ©e (>8jours). Elle peut porter un capteur thermique si l’indication le nĂ©cessite.
• 3 voies : La 3ème voie permet un lavage, dans le cadre d’un risque de caillotage dĂ» Ă  une hĂ©morragie. Il sera nĂ©cessaire d’utiliser une sonde HĂ©maturia® (ou de Couvelaire®), ou une sonde Ă  double courant si le lavage doit Ăªtre continu.
Le calibre sera dĂ©terminĂ© en fonction de lâ€™Ă¢ge, du sexe et de la corpulence du patient.

Du fait de leurs caractĂ©ristiques anatomiques, le sondage urinaire est diffĂ©rent chez l’homme et chez la femme

Chez l’homme, la prĂ©sence de la prostate ainsi que la longueur de l’urètre (environ 15cm contre 3.5cm chez la femme) vont majorer les risques traumatiques. Le risque d’infection urinaire sera lui, plus prĂ©sent chez la femme, oĂ¹ le mĂ©at urinaire dĂ©bouche sur la vulve entre le clitoris et l’orifice vaginal.

Au delĂ  de la technique de soin

De par son cĂ´tĂ© technique, ce soin est source d’apprĂ©hension chez l’étudiant infirmier comme chez le jeune infirmier. NĂ©anmoins, il fait appel Ă  des compĂ©tences beaucoup plus larges. Le soin relationnel est en effet essentiel car cet acte touche Ă  l’intime, surtout lorsqu’il est rĂ©alisĂ© sur un patient Ă©veillĂ© ou mĂªme en post opĂ©ratoire quand le patient dĂ©couvre la sonde.

L’acceptation du geste comme du matériel doit faire partie intégrante du soin. Dans les indications de sondages intermittents, notamment lors de blessures médullaires, le sondage mobilise également les compétences d’éducation thérapeutique. En effet, l’apprentissage de l’auto-sondage sera assuré par l’infirmier. Un entretien d’accueil déterminera la pathologie du patient, ses ressources cognitives, son environnement social, ses capacités fonctionnelles, son niveau de stress et sa motivation.

Viendra ensuite l’éducation sur l’anatomie et sur les règles d’hygiènes. Puis l’accompagnement dans le choix du matĂ©riel notamment la sonde : son calibre, sa longueur, bĂ©quillĂ©e ou droite, dĂ©jĂ  lubrifiĂ©e (hydrophile) ou avec un lubrifiant Ă  ajouter (non hydrophile).  Le sondage par le patient lui-mĂªme est toujours Ă  favoriser, cependant il nĂ©cessite des capacitĂ©s fonctionnelles et cognitives ainsi qu’une Ă©ducation thĂ©rapeutique adaptĂ©e. 

Cette pratique a un double intĂ©rĂªt, la diminution des infections urinaires et une qualitĂ© de vie pour le patient qui ne garde pas une sonde Ă  demeure.

Le sondage urinaire : du papyrus à la procédure

Les premières traces du sondage urinaire sont retrouvĂ©es en 3000 avant J-C, avec une description sur un papyrus Égyptien. En 400 avant J-C, en Grèce l’utilisation d’un cathĂ©ter en bronze en forme de « S », adaptĂ© Ă  lâ€™Ă¢ge et au sexe du patient, Ă©tait frĂ©quente. 

Au fil des siècles, avec la comprĂ©hension des risques, notamment le risque infectieux, le matĂ©riel a Ă©voluĂ©. Notamment les matĂ©riaux, roseau, paille ou encore des cathĂ©ters en or ou en argent. C’est au 18ème siècle qu’apparaĂ®t les premières sondes en caoutchouc. Mais le caoutchouc Ă©tant friable Ă  cette Ă©poque, il laisse des dĂ©pĂ´ts dans la vessie. La qualitĂ© des sondes s’amĂ©liore vers la fin du 19ème siècle. 

Il faudra attendre 1930 pour l’apparition des sondes en latex. Cette mĂªme annĂ©e, l’urologue AmĂ©ricain, Dr FrĂ©dĂ©ric Foley invente la sonde Ă  ballonnet.  Le concept de sondage intermittent est introduit durant la Seconde Guerre mondiale, avec le nombre important de blessĂ©s mĂ©dullaires, notamment par rapport au risque infectieux, appelĂ© alors «la fièvre liĂ©e au cathĂ©ter».

A ce jour, la prĂ©vention de ce risque est toujours au cÅ“ur de ce soin. En effet, 30% des infections nosocomiales sont des infections urinaires et trois quarts d’entre-elles sont associĂ©es Ă  l’usage de sondes. C’est pour cela que des procĂ©dures existent. Suivre les recommandations du CLIN (ComitĂ© de Lutte contre les Infections Nosocomiales) et de la SF2H 2015 (SociĂ©tĂ© Française d’hygiène Hospitalière) est donc essentiel.

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