Les études en soins infirmiers respectent un programme précis et réglementé. Appliqué dans tous les IFSI de France, il est resté le même durant 17 ans.
C’est avec la réingénierie des diplômes paramédicaux et la réforme LMD (Licence/Master/Doctorat) qu’un nouveau programme a vu le jour, en 2009. Basé sur dix compétences, il est plus adapté à une approche professionnelle et au grade Licence auquel donne droit le diplôme d’État infirmier.
Les cours sont divisés en unités d’enseignement (UE) en liens avec les compétences.
Pour les enseignements techniques, en plus des travaux pratiques, l’étudiant doit faire différents stages. La création d’un nouvel outil, le portfolio, l’aide à suivre sa progression et ainsi évoluer au cours du parcours de stages.
Le futur infirmier doit aussi fournir un Travail de Fin d’Études (TFE), c’est-à-dire un écrit de 20 à 30 pages sur une problématique professionnelle. Il fait également une présentation orale de son travail devant un jury.
Le diplôme d’État est délivré après validation totale des 10 compétences (prenant en compte les validations théoriques ainsi que les stages) et du TFE.
Les modes de financement de cette formation sont variés à l’image du profil des étudiants. La prise en charge de ces 3 années d’études est essentielle, afin que l’apprenant puisse fournir l’investissement personnel que cette formation nécessite.
C’est avec la création des IFSI en 1992, que le programme de formation en soins infirmiers devient polyvalent. En effet, il inclut les soins somatiques et psychiatriques. Il s’agit d’une alternance de cours théoriques, d’enseignements pratiques et de stages.
Le programme des études conduisant au diplôme d’État infirmier est défini par l’arrêté du 23 mars 1992. La formation se déroule sur un total de 136 semaines en 3 ans et demi.
La théorie est divisée en modules généraux (soins Infirmiers aux personnes âgées, aux personnes atteintes d’affections respiratoires, d’affections traumatologiques et orthopédiques, cardio-vasculaires, digestives, atteintes de troubles psychiatriques, pédiatrie, urgences et réanimation, etc.). Mais aussi en modules transversaux comme la législation, l’anatomie physiologie ou les soins infirmiers.
Les stages sont répartis sur les 3 années (médecine, chirurgie, psychiatrie, pédiatrie, santé publique, gériatrie, réanimation/urgence/soins intensifs/bloc opératoire).
L’examen final est en deux parties :
Épreuve écrite : un travail de fin d’études (TFE), écrit et personnel d’environ 20 pages sur un thème d’intérêt professionnel choisi par l’étudiant en accord avec l’équipe enseignante. Ainsi qu’une présentation de ce travail devant un jury de 2 personnes.
Épreuve pratique : Mise en situation professionnelle finale avec une présentation synthétique des patients, et l’organisation et la réalisation de soins.
La réforme LMD (Licence/Master/Doctorat) s’inscrit dans le cadre des accords de Bologne. En 1999, plusieurs pays européens signent la déclaration de Bologne qui a pour objectif d’uniformiser les études universitaires en Europe. Le but est notamment de faciliter la mobilité et la reconnaissance des étudiants, des enseignants et des chercheurs.
La formation de l’enseignement supérieur est donc découpée en 3/5/8, c'est-à-dire une licence en 3 ans, un master en 2 ans et un doctorat en 3 ans.
La réingénierie des diplômes paramédicaux sera initiée par les ministères des Affaires Sociales et de la Santé, et de l’Enseignement Supérieur en 2006.
Pour les étudiants infirmiers, c’est avec l’arrêté du 31 juillet 2009 que le mode de sélection et le programme de formation ont été modifiés. Il précise notamment les référentiels d’activités et de compétences. Le diplôme d’État est alors reconnu au grade Licence. La reconnaissance de la profession passe également par un changement de statut dans la fonction publique. En effet, les infirmiers du public intègrent la catégorie A, de façon automatique pour les diplômes à partir de 2011. Les infirmiers de la fonction publique diplômés avant 2011 peuvent choisir de rester en catégorie B ou de passer en catégorie A.
En ce qui concerne le programme de formation, le cursus est basé sur l’alternance 50% d’enseignements théoriques et pratiques en IFSI et 50% de stages cliniques. L’étudiant valide 180 ECTS (European Credit Transfert System) en 6 semestres.
Le référentiel de formation s’articule autour de l’acquisition des compétences requises pour l’exercice des différentes activités du métier d’infirmier. Ces compétences sont aux nombres de 10 :
Les cours ne sont plus divisés en modules mais en unités d’enseignement de 6 types :
Les stages ne sont plus notés, sont plus longs et l’étudiant dispose d’un nouvel outil : le portfolio
Destiné à suivre l’évolution de l’étudiant durant les différents stages. Il se base sur l’acquisition des compétences, des activités et des actes infirmiers.
Chaque compétence s’obtient de façon cumulée :
L’évaluation des connaissances et des compétences est réalisée soit par un contrôle continu et régulier, soit par un examen terminal, soit par ces deux modes de contrôle combinés.
L’initiation à la recherche paramédicale se fait grâce à la réalisation par l’étudiant d’un travail de fin d’étude (TFE) au semestre 6. Il fait parti de l’U.E. 5.6 “Analyse de la qualité et traitement des données scientifiques et professionnelles”.
C’est un travail écrit entre 20 et 30 pages ainsi qu’une présentation orale, sur une problématique d’intérêt professionnel. Le futur infirmier doit savoir faire preuve de rigueur en suivant une méthodologie précise, mais aussi de recul et de réflexion. En effet, le TFE doit mettre en évidence sa capacité de raisonnement.
L’obtention du diplôme se fait donc par la validation des 10 compétences mais également la présentation du travail de recherche.
Les étudiants en soins infirmiers doivent faire face à diverses dépenses durant les 3 années de formation. Une prise en charge financière est essentielle afin de limiter le risque d’abandon en cours de formation.
En dehors des modes de financement énoncés ci-dessus, le futur infirmier peut faire une demande d’aide au logement (APL) auprès de la CAF. En cas de difficulté exceptionnelle, il peut prétendre, sous certaines conditions, à une aide d’urgence du Conseil Régional.
Pendant sa formation l’étudiant va percevoir des indemnités de stage dont les montants sont fixés par l’article 15 de l’arrêté du 31 juillet 2009 (excepté pour ceux en promotion professionnelle).
Les frais de transport pour se rendre au stage sont pris en charge sur présentation d’un justificatif.
La valorisation des études, des compétences et du statut de l’infirmier est essentielle pour l’amélioration de la prise en soin des patients. C’est dans ce cadre que la réingénierie du diplôme d’État a été menée. En plus des possibilités déjà présentes, la reconnaissance universitaire du diplôme donne l’opportunité aux infirmiers de poursuivre leur cursus avec un master. Elle permet aussi de rendre accessible les doctorats aux paramédicaux et de dynamiser la recherche.