C’est en 1878 que la première école d’infirmières laïque et publique ouvre en France, à l’Hôpital de la Pitié Salpêtrière mais la formation ne devient obligatoire qu’en 1902. Il faudra attendre 1922 pour voir apparaitre le premier brevet de capacité professionnelle et 20 ans de plus, pour la création du diplôme d’État infirmier. Les différentes spécialités infirmières apparaissent et se développent au cours du 20ème siècle.
L’institut de formation en soins infirmiers ou IFSI est le centre de formation pour tous les futurs infirmiers depuis 1992. Il en existe aujourd’hui 326 en France.
C’est dans ce lieu d’apprentissage que des étudiants aux profils très variés vont passer un peu plus de trois ans entre enseignements théoriques et stages pratiques.
Les cours sont dispensés par une équipe pédagogique ainsi que par des intervenants externes. Au terme de cette formation, les étudiants obtiennent le diplôme d’état infirmier (DE), reconnu aujourd’hui au grade licence.
Longtemps occupé par les religieuses, le métier de garde malade ou infirmier a évolué avec l’histoire de la médecine et la laïcité. Le terme « enfermier », celui qui s’occupe de l’infirme, apparait en 1398 et est utilisé jusqu’au 18ème siècle.
Cependant la profession n’est pas encore définie et ne fait pas l’objet de formation.
C’est à la fin du 19ème siècle que les premières écoles d’infirmières sont créées en Europe, avec notamment Florence Nightingale à Londres en 1860. En France, c’est à l’initiative du médecin et député Dr Bourneville que la première école d’infirmières publique et laïque est ouverte en 1878, à l’Hôpital de la Pitié Salpêtrière à Paris. Les études durent deux ans avec des apprentissages et des stages pratiques.
Grâce à la circulaire de 1899, la création d’une école d’infirmières devient obligatoire dans les villes possédant une faculté de médecine.
Les structures existent enfin mais la formation n’est pas encore obligatoire. C’est chose faite en 1902, avec la circulaire n° 7083 du 28 octobre qui définit également la profession :
« L'infirmière telle qu'on doit la concevoir est absolument différente de la servante employée aux gros ouvrages de cuisine, de nettoyage, etc.
Elle est réservée aux soins directs des malades ; c'est la collaboratrice disciplinée, mais intelligente, du médecin et du chirurgien ; en dehors de sa dignité personnelle qu’il est essentiel de sauvegarder, elle doit éprouver une légitime fierté d’un état que relèvent à la fois son caractère philanthropique et son caractère scientifique. »
C’est en 1992 que le diplôme d’État infirmier devient polyvalent, c'est-à-dire que les soins somatiques et psychiatriques seront enseignés dans la même formation. C’est la fin des formations spécifiques pour les infirmiers de secteurs psychiatriques (ISP).
Les écoles d’infirmières changent de nom et deviennent les Instituts de Formation en Soins Infirmiers (IFSI).
Il s’agit en majorité (86%) d’instituts publics rattachés à un hôpital public, l’IFSI peut également être privé (14%) comme l’IFSI de la Croix-Rouge Française ou encore l’Université Catholique à Lille. Le programme de formation est le même et tous les IFSI sont subventionnés par le Conseil Régional depuis 2005.
Ils dépendent du Ministère de la Santé dont ils reçoivent un agrément pour sélectionner et former les étudiants dans le but d’obtenir le diplôme d’Etat d’infirmier selon des modalités et un programme d’études répondant à une réglementation spécifique.
À ce jour il y a 326 instituts de formation en France dont 322 en France métropolitaine. C’est en Île-de-France que se trouve le plus grand nombre d’établissements (64).
Pour l’étudiant infirmier, le choix de l’IFSI peut se faire d’après la taille de l’établissement, sa localisation géographique mais aussi sur la diversité des stages proposés.
La formation est dispensée par une équipe pédagogique permanente sous la responsabilité du directeur de l’institut. Cette équipe est constituée de cadres de santé formateurs qui sont des coordinateurs de promotion. C'est-à-dire des infirmiers avec une expérience professionnelle d’au moins 4 ans à temps plein, et qui ont obligatoirement suivi la formation de cadre de santé.
Ils participent à la formation en cohérence avec le programme officiel des études et le projet pédagogique de l’école.
Ils assurent des missions de :
Afin de compléter les enseignements théoriques de l’équipe pédagogique, l’IFSI fait appel à des intervenants externes en fonction de la spécialité étudiée (personnel médical, paramédical, etc.).
L’infirmier diplômé d’État (IDE) peut être vacataire selon son domaine de compétence (éducation thérapeutique, plaie et cicatrisation, etc.) et participer à la formation.
De la première formation de garde malade dans les hospices à l’IFSI, les centres de formations ont évolué avec la profession et sa reconnaissance. Aujourd’hui, les soins infirmiers sont enseignés dans des établissements dédiés et par des infirmiers (cadre de santé) qui gèrent le projet pédagogique.
Pour être admis à l’IFSI, le candidat doit respecter des conditions d’accès et passer des épreuves de sélection. Depuis 1992 ces épreuves ont évolué et ont même été supprimées dans certains cas.
Aujourd’hui, le concours d’entrée en IFSI a été supprimé et rejoins la filière commune de « Parcours-sup ».